LE CHANGEMENT, C'EST MAINTENANT.

Publié le par .barre

Fer de lance d’une campagne présidentielle gagnante en 2012, la formule semble aujourd’hui quelque peu éculée, en politique du moins. Sinon nul besoin d’être énarque pour savoir que le changement c’est maintenant, le changement c’est la vie, c’est l’essence de la vie.

Tout dans l’univers change en permanence, inexorablement. Nous changeons, tout change en nous et autour de nous. Faut-il voir dans cette évidence la victoire définitive du progressisme et le nécessaire abandon de tout conservatisme ? Pas si simple.

Tout change : la quarantaine d’antan devenue quatorzaine est maintenant ramenée à sept petits jours, une septaine, le mot existe mais n’a pas encore la renommée à laquelle il pourrait légitimement prétendre ! Encore un petit effort pour atteindre ces mythiques territoires négatifs dont je vous ai plusieurs fois entretenus et bientôt nous aurons vécu notre vie avant même de naître, revisitant ainsi tout ce qui a été dit et sera dit sur la réincarnation.

Plus bluffante que tous les vaccins russes ou d’ailleurs, l’accélération du temps serait-elle the solution ? L’accélération du temps est d’abord dans nos têtes avant d’être un fait établi, mesurable. L’accélération du temps ne fait l’objet d’aucun brevet pharmaceutique et serait libre de droits. Louche.

Louche comme une louche de caviar ou louche comme ce regard entrecroisé, handicapé par un défaut de vision ? L’accélération du temps, infirmité de notre temps ou essence du changement ? Le changement, c’est maintenant, comme c’était hier et comme ce sera demain. Si tout va bien.

Mais le croupier affirme que « Rien ne va plus ! ». C’est à y perdre son latin si tant est qu’on ait quelque connaissance dans ce registre. C’est la vie, rien ne va plus et tout va bien en même temps, expression galvaudée mais tellement vraie ! Mais pourquoi changer si « quand rien ne va plus, tout va quand même bien ? ».

Pourquoi changer donc ? C’est bien pour cela que l’affaire intéresse peu d’entre nous. Sérieusement je veux dire. Et si le changement est consubstantiel à la vie, ne s’opère-t-il pas de lui-même, à notre insu en quelque sorte ? Ce serait plus pratique et moins fatigant ! Mais à ce changement inhérent à la vie s’en adjoint un autre dicté par notre libre arbitre.

Et dans ce registre, je crains que l’humanité ait démontré quelques faiblesses pour le moins. Regardons dans nos rétroviseurs les six mois écoulés. Nous avions une opportunité extraordinaire de rebattre les cartes du Monopoly planétaire et si quelques feux d’artifices ont bien été annulés ici ou là, notre monde n’arrête pas de s’embraser. Mais avec ces histoires de rétroviseurs et leurs inévitables angles morts, nous avons des excuses, c’est sûr.

À propos du syndrome de l’angle mort, personne ne semble vraiment épargné, que ce soit au volant de sa voiture électrique ou pas, ou encore lorsque l’on est au gouvernail de l’Europe. Ursula von der Leyen avait hier une opportunité pour au moins poser sur la table la délicate question de cet « Argent Magique », grand absent du projet européen mais tellement présent dans le discours de nos politiques. Dommage. D’opportunités manquées en problèmes éludés, nous devenons nos propres fossoyeurs. Il faudra bien que le voile soit levé un jour sur ces instruments non conventionnels de politique monétaire (quantitative easings) mis en place par la BCE, à la fois planche à billets et épée de Damoclès, angles morts de la politique monétaire européenne.

Alors que faire ? Nous pouvons bien convoquer toutes les manifestations du monde avec respect strict des gestes barrière, nous pouvons bien vociférer encore et encore pour qu’advienne le changement, le vrai. Mais une manif pour une saine utilisation de ce formidable outil monétaire, c’est peut-être moins mobilisateur que d’autres causes. Signe des temps.

Alors que faire ? Nous pouvons bien regarder la télé et voir brûler Californie, Australie et autres Amazonies, voir Beyrouth n’en pas finir d’exploser et nous dire qu’après tout, tout ne va pas si mal chez-nous. Mais ce « chez-nous », quel est-il vraiment, réellement ?

De ce « chez-nous » géographique plus ou moins étriqué selon notre vision du monde, voyageons vers ce « chez-nous » intérieur, espace intime et creuset du changement véritable. C’est précisément dans cet espace immatériel que l’affaire, toutes les affaires se jouent. À chacun-e ses conceptions de la vie et du monde. Le changement, c’est maintenant en alignant nos pensées, paroles et actes sur ce que nous portons de plus cher.

Excellente journée de changement à toutes et à tous !

.barre

 

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